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Les textes et illustrations contenues sur ce site sont protégés par les lois sur le droit d'auteur (sauf indication contraire). Pour citer cet article : Jean-Luc caradeau, www.caradeau.fr, 2016 - Catherine de Médicis mal aimée, mal connue -Sixte IV, autorise les souverains catholiques Isabelle et Ferdinand IV à instaurer l'inquisition espagnole mais tente le freiner les atrocités de cerre dernière. Article publié sous le pseudonyme de paul Verrier dans le n°8 de Histoire des papes et des saints – Avtil-Mai 2010. Revu et complété avant publication sur ce site.
Catherine de Médicis mal aimée, mal connue - - article - French

Catherine de Médicis mal aimée, mal connue


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«  Dieu m'a laissée avec trois enfants petits et un royaume tout divisé, n'y ayant aucun à qui je puisse entièrement me fier. » CATHERINE DE MÉDICIS (1519-1589), Lettre à sa fille Élisabeth, janvier 1561. Extrait de :Les Chroniques : L'histoire en citations volume 2 (ouvrage numérique) - www.histoire-en-citations.fr/collection

Catherine de médicis
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Catherine de Médicis, reine de France(0)


La reine de la tolérance vécut à une époque d'intolérance, elle a évité à la France d'être le champ de bataille d'une guerre de religions européenne.

Catherine de Médicis (1519-1589) tient une place particulière dans l’histoire de France : petite-nièce d’un pape, elle est la mère des rois François II, Charles IX et Henri III, de la reine d’Espagne Élisabeth et de la reine Margot.
Souvent présentée sous un jour peu flatteur, marchande florentine confisquant le pouvoir royal, criminelle inspiratrice de la Saint-Barthélemy, intrigante, superstitieuse, avide de pouvoir, machiavélique… Quel portrait ! Deux fois régente de France, conseillère de trois rois, elle maintient l’État déchiré de l’intérieur par les guerres de religion et écartelé à l’extérieur par les hostilités avec l’Angleterre et l’Espagne. Au nom de l’histoire, de la morale, voire de la légende, ses méthodes peuvent être contestées, mais certainement pas ses résultats.


Une enfance rocambolesque

Fille de Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d'Urbino, et de Madeleine de la Tour d'Auvergne (1495-1519) – une cousine de François Ier. Laurent II est le maître de Florence, allié par mariage à la couronne de France, le plus puissant banquier d’Italie et le neveu du pape Léon X (1513-1521). Leur mariage a été célébré le 2 mai 1518 au château d’Amboise en présence de François Ier. Catherine naît le 13 avril 1519. Sa mère meurt le 28 avril d’une fièvre puerpérale et son père le 4 mai de tuberculose. On la confie à sa grand-mère paternelle qui décède le 7 février 1520. Léon X fait amener à Rome cette unique héritière de la famille, et la confie à Clarisse de Médicis, épouse du banquier Filippo Strozzi. En 1525, Clément VII, un autre pape Médicis, craignant pour sa sécurité, l’envoie à Florence. En 1527, elle est prise en otage par des insurgés florentins qui la confient à un couvent. En 1529, nouvelle insurrection, Catherine, toujours otage, est transférée dans un autre couvent…
Ses contemporains affirment que cette enfance mouvementée lui donne à dix ans une maturité exceptionnelle. En octobre 1530, Clément VII la fait venir à Rome et la loge au palais Médicis (qui abrite aujourd’hui le sénat) qu’elle occupera jusqu’en avril 1532. Elle y partage son temps entre loisirs souvent culturels, visites à son oncle le pape et les leçons des meilleurs maîtres humanistes.

« Nièce » de deux papes

Catherine est la petite-nièce de Léon X et considère Clément VII comme un oncle. Celui-ci agit comme tel puisqu’il la dote et la marie à Henri d’Orléans, le futur Henri II (le mariage est célébré le 28 octobre 1533). Cependant l’arbre généalogique des Médicis montre qu’elle est sa petite cousine. D’ailleurs lors d’une audience, à l’occasion de ses fiançailles en présence de l’ambassadeur de France, il l’appelle « ma cousine ».

l'accueil à la cour de France

Mal, nombre de courtisans considèrent son mariage comme une mésalliance. De plus, elle parle mal français et avec un accent épouvantable (selon ses contemporains). Cependant, elle fait rapidement la conquête de François Ier grâce à son amour des lettres et à ses qualités de cavalière (elle participe aux chasses du roi). Elle s’attire les bonnes grâces de la cour par son habileté à distraire les dames en organisant des jeux les jours de pluie.


Diane de Poitier, maitresse du Daupnin son époux est sa meilleure alliée

Henri d’Orléans ne devient dauphin de France qu’à la mort de son frère aîné François (5 août 1536). Il est urgent que Catherine lui donne un héritier. Elle n’a pas d’ennemi à la cour, mais elle n’y a pas d’influence politique. Elle n’en a pas non plus sur le dauphin qui est entièrement sous la coupe de sa maîtresse Diane de Poitiers. C’est cependant une grande réaliste, elle sait faire taire ses sentiments. Diane est son meilleur soutien, on pense même que c’est elle qui lui évitera d’être répudiée en raison de sa prétendue stérilité pendant dix ans. Par la suite, Catherine donnera dix enfants à Henri en douze ans.

La stérilité : une question de position…

La conjonction de deux légères malformations, l’une chez Henri, l’autre chez Catherine, interdit la fécondation dans une position traditionnelle. Un médecin du roi, probablement Jean Fernel (1497-1558), leur conseille la position dite « en levrette » que le très catholique Henri ne pratiquait sûrement pas avec son épouse, car l’Église la considère comme bestiale. Les faits furent racontés par Brantôme de savoureuse façon dans Les vies des femmes galantes*.

Une reine écartée du pouvoir

Bien que Catherine soit écartée du pouvoir, par deux fois, Henri II partant en campagne lui confie la régence. En 1548, elle ne gouverne pas ; et, en 1552, elle est assujettie à un conseil de régence coprésidé par Diane de Poitiers. La seule action politique qu’elle mène durant cette période est d’entraîner le roi dans une aventure militaire italienne qui sera un lamentable échec.


Reine mère, Catherine représente le pouvoir

En 1559, Henri II meurt accidentellement en tournoi. Son fils François II, qui lui succède, a 15 ans. Il est majeur, marié depuis le 24 avril 1558 à Marie Stuart, reine d’Écosse. Il règne, ou plutôt délègue la plupart de ses responsabilités à Charles de Guise, cardinal de Lorraine (qui tient les finances et la diplomatie) et à son frère François de Guise (qui commande les armées). Cependant, il fait apparaître Catherine comme seule détentrice du pouvoir. Les Guise, chefs du parti catholique, répriment férocement le protestantisme. Le fait de professer la religion protestante est puni de mort. Le mécontentement général provoque ce que les historiens appellent le « tumulte d’Amboise ».

Le « tumulte d’Amboise » oblige Catherine à prendre le pouvoir

Une minorité de huguenots récupère le mécontentement général, et – sous prétexte de délivrer le roi de la tyrannie des Guise – tente d’instaurer une royauté protestante. Face à cette rébellion, les Guise perdent pied. Ils demandent à Catherine de prendre l’affaire en main. Petite-nièce de deux papes, Catherine, qui a toujours admiré la tolérance de François Ier, sait que derrière une querelle religieuse se cachent souvent des ambitions politiques. Le 8 mars 1560, elle convoque le conseil du roi et fait signer au souverain l’édit d’Amboise, qui « ordonne qu’aucune nouvelle poursuite n’ait lieu pour fait de religion ». Cependant, la conjuration suit son cours. Le 17 mars 1560, deux cents cavaliers protestants attaquent le château d’Amboise. Ils échouent et sont capturés. Le 19, La Renaudie, chef de la conjuration est tué dans les bois de Château-Renault. Le 31, cinquante-sept chefs huguenots sont exécutés. Catherine de Médicis vient de sauver le royaume pour la première fois, c’est elle désormais qui exercera le pouvoir et elle met en place la politique qu’elle suivra jusqu’à sa mort.

En France, sa politique mécontente tous les partis

Cette politique est efficace, bien qu’elle mécontente tout le monde, le parti catholique, celui des Guise, qui veut qu’on réprime l’hérésie, le parti des huguenots « religieux » pour qui les martyrs sont la meilleure publicité et celui des huguenots institutionnels, princes du sang (les Bourbons) et hobereaux, convertis ou non au protestantisme, qui veulent s’emparer du pouvoir dont ils sont écartés. Elle permet néanmoins d’éviter le pire, la suprématie d’une minorité protestante ou du parti catholique, et les persécutions qui en résulteraient dans l’un et l’autre cas. Elle maintiendra cette politique sous les règnes de ses trois fils, François II (1559-1560), Charles IX (1560-1574) et Henri III (1574-1589), et elle affrontera les guerres de religion avec le même sang-froid. Le tumulte d’Amboise en est, en quelque sorte, la répétition générale.

Elle lui attire la haine des pays catholiques et des pays protestants

Face à l’étranger, Catherine est pour la paix, la paix à tout prix, un prolongement de sa politique intérieure qui, aux yeux de Philippe II d’Espagne et du Saint-Siège, passe pour de la tiédeur religieuse, voire de la sympathie envers les hérétiques. Elle s’en explique dans une lettre à Philippe II, elle veut : « tenir la France en paix jusqu’au concile général » (le concile de Trente 1545-1563). La France est menacée : Philippe II est prêt à intervenir en France pour soutenir la foi catholique. Élisabeth d’Angleterre et les princes réformés allemands apportent un soutien actif à toutes les tentatives protestantes de prise du pouvoir. Catherine tantôt aimable, tantôt cassante avec les uns et les autres, parvient à éviter un grand conflit armé à dimension européenne : le parti catholique allié aux Espagnols, s’opposant au parti protestant, allié à l’Angleterre et aux princes allemands, s’affrontant sur les terres du royaume de France.

La Saint-Barthélemy

Assassinat de Coligny
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Assassinat de Coligny(0)


La paix de Saint-Germain a mis fin à la troisième guerre de religion en 1570. Pour la consolider, Catherine rend sa faveur et celle du roi à l’amiral Coligny (en 1571), un des chefs des insurgés. Membre du conseil royal, il pousse Charles IX à entrer en guerre avec l’Espagne, en concluant une alliance avec l’Angleterre et les princes protestants allemands. Elle l’éloigne donc de la cour (le 4 août 1571). En partant, il menace le roi d’une nouvelle guerre civile. Il ne reviendra à la cour que pour le mariage d’Henri de Navarre (18 août 1572), prince du sang et chef réformé, avec Marguerite, la fille de Catherine qui le conclut dans le but de consolider la paix. Les cérémonies sont à peine terminées qu’un coup de feu retentit rue des Poulies. On vient de tenter d’assassiner Coligny qui est gravement blessé au bras. Selon certains historiens comme Jean-François Solnon**, on a cru que la régente était derrière cette tentative d’assassinat, mais c’est illogique. Coligny n’a jamais eu sur le roi l’influence que lui ont prêté les chroniqueurs et le conseil du roi s’est opposé à l’unanimité à son projet d’intervention en Flandre (territoire espagnol). Il est donc plus dangereux mort que vivant. Catherine le sait : elle n’a pas fait exécuter le chef rebelle, pourquoi ferait-elle assassiner le membre du conseil royal ? À notre avis, il faudrait plutôt rechercher les commanditaires du côté des Guise et, derrière eux, de Philippe II d’Espagne –mais il n’existe aucune preuve… Le jour même à Paris, l’émeute menace… Le rôle de Catherine dans le massacre de la Saint-Barthélemy découle de sa supposée culpabilité dans l’affaire Coligny. Le roi a diligenté une enquête, elle lui avoue qu’elle a commandité le meurtre et pour se justifier invente un complot protestant contre la vie du roi. Charles IX, furieux ordonne le massacre des protestants. C’est le récit des chroniqueurs, mais il est inventé, car ils n’ont pu savoir ce que se sont dit Charles IX et sa mère dans l’intimité. Inventé par qui ? Evidemment par ceux qui veulent une guerre impliquant l’Espagne et l’Angleterre, donc par les extrémistes catholiques que soutient le peuple de Paris.


Catherine adepte des sciences occultes

Il reste de Catherine de Médicis une tour astrologique adossée à l’actuel Hôtel de la Bourse qu’elle aurait fait construire pour Cosme Ruggieri, son astrologue. Est-elle superstitieuse ? Non, comme tous les gens cultivés de son temps, elle s’intéresse à l’astrologie– les papes de cette époque ont eux aussi des astrologues. D’ailleurs, un médecin se doit d’être astrologue. Elle rencontrera Nostradamus à l’occasion du « grand tour » (1564-1566), un tour de France qu’elle organise pour que Charles IX apprenne à connaître ses sujets et pour imposer l’application de ses édits de tolérance en province. Catherine et Charles consultent ensemble Nostradamus, à son domicile, le 17 octobre 1564 à Salon de Crau (act. Salon de Provence). Ce dernier annonce que Charles vivra aussi longtemps que le connétable de Montmorency (alors âgé de 70 ans). En récompense, il est nommé médecin astrologue du roi. Pas pour longtemps, car il mourra en 1566. Quant à Charles IX, il ne survivra pas à sa vingt-quatrième année (1574)…



(0) Source : bnf.gallica.fr / Bibliothèque nationale de France - Galerie française de femmes célèbres par leurs talens, leur rang ou leur beauté, portraits en pied dessinés par M. Lanté... avec des notices biographiques et des remarques sur les habillemens / [par P. de La Mésangère]
(1) Source : bnf.gallica.fr / Bibliothèque nationale de France - [Illustrations de Les rues de Paris ancien et moderne. 358-1848, origine et histoire. Monuments, costumes, moeurs, chroniques et traditions] / Gavarni, Daumier, Célestin Nanteuil... [et al.], dess. ; Louis Lurine... [et al.], aut. du texte


Bibliographie
* Brantôme Les vies des femmes galantes Lire sur le site de la B. N. F.
** Jean-François Solnon Catherine de Médicis, Perrin, 2009 Lire sur le site de la B. N. F.
Autres ouvrages consultés (biblio facultative) Jean-Pierre Poirier, Catherine de Médicis, Pygmalion, 2009 Lire sur le site de la B. N. F.
Catherine de Médicis - Journal d'une princesse italienne 1530-1533, Catherine de Lasa, Gallimard-Jeunesse, 2009 Lire sur le site de la B. N. F.
Didier Le Fur, Henri II, Tallandier, 2009 Lire sur le site de la B. N. F.
Henry Lemonnier : Henry II, Tallandier, 1903 – réédité par Hachette en 1983. Lire sur le site de la B. N. F.
Marquis de Bellevalle, Les derniers Valois, Henry Vivien, 1900 (BnF) Lire sur le site de la B. N. F.










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