Les esclaves chrétiens en terre d’islam
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« 89Ils aimeraient vous voir mécréants comme ils ont mécru: alors vous seriez tous égaux! Ne prenez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le sentier d’Allah. Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur, 91Vous en trouverez d’autres qui cherchent à avoir votre confiance, et en même temps la confiance de leur propre tribu. Toutes les fois qu’on les pousse(41) vers l’Association, (l’idolâtrie) ils y retombent en masse. (Par conséquent,) s’ils ne restent pas neutres à votre égard, ne vous offrent pas la paix et ne retiennent pas leurs mains (de vous combattre), alors, saisissez-les et tuez les où que vous les trouviez. Contre ceux-ci, Nous vous avons donné une autorité manifeste. » Coran sourate 4 : les femmes, source voir note 6
Douze siècles d’esclavage chrétien en terre d’islam
La principale raison géostratégique de la conquête du Maghreb par la France et l’Espagne au XIXe siècle est rarement évoquée – du moins depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces deux pays sont intervenus dans cette région parce qu’elle était la plaque tournante du commerce des esclaves chrétiens dans l’Empire ottoman et la base des corsaires islamiques qui, depuis douze siècles, ravageaient – au nom de la guerre sainte – les côtes méditerranéennes.
XXIe siècle, l’histoire un éternel recommencement ?
Selon le philosophe algérien Malek Chebel (né en 1953), il y a encore aujourd’hui des marchands d’esclaves et environ trois millions d’esclaves véritables dans le monde arabo-musulman. Sans compter les hommes et les femmes qui se retrouvent dans une situation équivalente par des artifices juridiques tels que la confiscation du passeport par l’employeur. « D’après James Aguir, membre du Comité du gouvernement soudanais pour l’éradication de l’esclavage des femmes et des enfants (CEAWC), 35 000 Dinka [une ethnie du Darfour] ont été réduits en esclavage et livrés à des maîtres qui considèrent que leur esclavage est justifié du fait qu’ils ne sont pas musulmans. » C’est deux fois plus que l’estimation de l’ONU (5 à 1 400 ou 10 à 17 000) selon le rapport du Bureau international du Travail, situé à Genève : Conférence internationale du travail, 92e session, 2004 : « Application des normes internationales du travail, 2004 » (en ligne sur Google Books à l'époque).
Selon le philosophe algérien Malek Chebel (né en 1953), il y a encore aujourd’hui des marchands d’esclaves et environ trois millions d’esclaves véritables dans le monde arabo-musulman. Sans compter les hommes et les femmes qui se retrouvent dans une situation équivalente par des artifices juridiques tels que la confiscation du passeport par l’employeur. « D’après James Aguir, membre du Comité du gouvernement soudanais pour l’éradication de l’esclavage des femmes et des enfants (CEAWC), 35 000 Dinka [une ethnie du Darfour] ont été réduits en esclavage et livrés à des maîtres qui considèrent que leur esclavage est justifié du fait qu’ils ne sont pas musulmans. » C’est deux fois plus que l’estimation de l’ONU (5 à 1 400 ou 10 à 17 000) selon le rapport du Bureau international du Travail, situé à Genève : Conférence internationale du travail, 92e session, 2004 : « Application des normes internationales du travail, 2004 » (en ligne sur Google Books à l'époque).
Comment se procurer des esclaves et des richesses au nom de l’islam
La razzia est le premier outil de la guerre islamique, elle est héritée des bédouins qui la pratiquent depuis toujours. Son but initial est de se procurer des richesses et des esclaves. Avec la naissance de l’État islamique, s’ajoute à cette fonction celle du renseignement militaire.Ainsi, c’est sous le règne du calife Uthman (644-656) que les premières razzias touchent l’Espagne, bien que la conquête ne soit entreprise qu’en 711 sur l’ordre de Moussa Ibn Noçaïr gouverneur d’Afrique du Nord (698-712) sous le règne d’Al-Walid Ier (705-715).Pendant les cinquante années qui précèdent, des razzias ont été menées d’abord par des navires venus d’Orient puis d’Afrique du Nord. L’Espagne, une fois conquise, devient la base opérationnelle pour envahir l’Europe. C’est effectivement une razzia que Charles Martel arrête à Poitiers en 732. Une razzia d’importance, puisque certaines des troupes d’Abd Ar-Rahman ont atteint la région des Vosges et que l’un des objectifs de l’opération est de brûler l’importante église Saint Martin de Tours. C’est d’Espagne ou du Maghreb que viendront du VIIIe au XIe siècle les razzias menées contre les ports de la Méditerranée. Elles diminuent pendant la période des croisades, le califat a trop de problèmes intérieurs pour entreprendre des conquêtes mais, dès que l’empire ottoman est instauré, elles reprennent et ce jusqu’au début du XIXe siècle. Ainsi, dans les Soirées Algériennes 1, un ouvrage datant de 1857, on lit : « une guerre légitime a mis fin à cette odieuse piraterie ». Cette phrase fait clairement référence à la conquête de la régence d’Alger (plus tard appelée l’Algérie) par la France de 1827 à 1847.
La tactique est toujours la même. Une troupe nombreuse et bien armée attaque par surprise un village, un port, une ville. Pour désorganiser les défenses, les assaillants allument un ou plusieurs incendies et donnent immédiatement l’assaut. Les agresseurs massacrent tous ceux qu’ils n’emmènent pas en esclavage, enchaînent les autres et s’emparent d’autant de richesses qu’ils peuvent emporter. Avant de partir, ils détruisent les silos à grain, dispersent ou tuent le bétail, brûlent ou coulent les embarcations. Ainsi, la population qui a fui la ville n’est pas en mesure de les poursuivre. Si les musulmans croient les défenses du pays assez faibles pour qu’ils puissent établir une tête de pont, ils s’emparent d’une ville fortifiée. C’est de cette manière qu’ils prennent Luna en 1016. L’on n’a pas de détails sur l’occupation de cette ville de Toscane. L’on sait seulement que la même année, le pape Benoît VIII (1012-1024) prend la tête la tête des troupes romaines qui la reconquièrent, avec probablement l’appui des marines de Gènes et de Pise2. Les habitants des enceintes fortifiées conquises sont massacrés. C’est une précaution élémentaire, car il est difficile de soutenir un siège avec une population hostile dans les murs. La tête de pont sert de camp de base pour mener des pillages à l’intérieur des terres, et pour exporter les richesses et les esclaves. Relevons qu’en Europe, l’Espagne, la France, l’Italie, les Balkans, l’Angleterre, la Russie et même l’Islande, ont été victimes de ces razzias et que l’Afrique en a souffert encore bien plus3. L’abordage des navires chrétiens en Méditerranée obéit au même type de règles.
Les enfants esclaves chrétiens islamisés pour en faire des soldats d’élite
Les mamelouks
Au IXe siècle, la garde des califes abbassides à Bagdad est composée d’esclaves soldats appelés « mamelouks » – un nom dérivé de « malek, pluriel : memalik » – qui signifie « possédés » (esclaves). À l’origine, les mamelouks sont recrutés parmi les captifs (prisonniers de guerre) non musulmans. Par la suite, vers le XIIe siècle, cette garde est composée de jeunes Circassiens (la Circassie est une région du Caucase) achetés puis éduqués pour en faire des soldats d’élite. Ils composent une garde de douze mille hommes environ (en Égypte). Acquis enfants, ils sont convertis à l’islam et entraînés à l’équitation ainsi qu’à l’escrime au sabre pour en faire des experts. Ces troupes n’ont pratiquement pas de chaîne de commandement. Elles ne sont pas réunies en un unique régiment. À l’époque de la domination ottomane (de 1517 jusqu’au XXe siècle), chaque bey* en possède autant que ses moyens le lui permettent.
Malgré cette dispersion, les mamelouks témoignent d’un remarquable esprit de corps. Ils obéissent à un chef qu’ils nomment eux-mêmes et qui négocie leurs revendications avec leurs propriétaires. Les historiens semblent ne rien savoir de leur organisation militaire avant la période ottomane – mais elle était probablement semblable. Dès le XIIIe siècle, les mamelouks sont suffisamment puissants pour prendre le pouvoir en Égypte. À la mort de Malik al-Salih Ayyoub (v. 1207-1249), ils assassinent son héritier et des sultans mamelouks se succèdent sur le trône jusqu’à la conquête ottomane. Pendant l’occupation turque, leur pouvoir se maintient, car c’est parmi eux que sont « choisis » les beys qui exercent l’autorité réelle en Égypte – bien qu’ils dépendent d’un pacha nommé par la sublime Porte**. Il semble que l’on ignore tout du processus officiel de nomination. Ce n’est d’ailleurs que d’une importance relative : la plupart des beys obtiennent ce poste en déposant et assassinant leur prédécesseur.
En 1811, le wali*** alaouite Mohamed Ali (1805-1849) réduit leur puissance en massacrant quatre cent soixante-neuf des quatre cent soixante-dix officiers (portant le titre de bey) mamelouks (l’un d’eux réussit à s’échapper), au cours d’un banquet célébrant le départ de son armée pour le jihad qu’il va conduire contre les wahhabites.
Les janissaires
Les mamelouks sont une spécificité arabe (ils ont joué un grand rôle en Égypte et en Syrie). L’équivalent turc est appelé janissaire, bien que ce nom n’ait pas le même sens (il signifie « nouvelle milice »). Ce corps est créé par le sultan Osman (1299-1326) ou par son fils Orhan (1326-v. 1360). Le nom janissaire a été choisi par Haci Bektas****, le chef de la confrérie des bektachis qui a béni la nouvelle milice à la demande du sultan. Ce sont des fantassins. Tous sont formés dans le culte bektachi et sont commandés par un Aga (chef) bektachi. La première génération de janissaires est recrutée parmi les prisonniers de guerre chrétiens européens que le sultan a réduits en esclavage. L’enrôlement des générations suivantes se fait dès l’enfance, et ce, jusqu’au XVIIIe siècle*****. Il s’agit de jeunes chrétiens européens capturés à l’occasion d’une guerre ou d’une razzia, ou encore prélevés comme impôt selon un système appelé poétiquement « cueillette ». Les autorités exigent d’une population chrétienne conquise un fils pour quarante foyers. Les trente-neuf familles qui ne donnent pas de fils se cotisent obligatoirement pour payer le voyage de celui qui a été choisi jusqu’à la capitale ottomane. Les enfants ainsi prélevés sont esclaves du sultan. Ils sont convertis à l’islam****** et reçoivent une formation militaire poussée. Destinés à former une troupe d’élite et à doter l’armée turque d’une infanterie émérite, ils donnent rapidement de nombreux hauts fonctionnaires à l’État et deviennent très puissants. L’évolution de leur statut le montre clairement : ils sont autorisés à exercer un métier, puis à se marier et, enfin, à avoir des enfants qui sont appelés Kouloughlis (fils d’esclave)…
Les janissaires finiront comme les mamelouks : massacrés sur l’ordre du sultan Mahmoud II (1808 – 1839), le 16 juin 1826.
sources : Encyclopédie des gens du monde : répertoire universel des sciences, des lettres et des arts ; avec des notices sur les principales familles historiques et sur les personnages célèbres, morts et vivants ; par une société de savants, de littérateurs et d’artistes, français et étrangers, Lille, 1842. Théophile Lavallée, Histoire de l’Empire Ottoman : depuis les temps anciens jusqu’a nos jours, Paris, 1855. Comte de Chesnel, Encyclopédie militaire et maritime, Paris, 1865.
notes internes à l'encadré : * Gouverneur de province. ** Le gouvernement de l’Empire ottoman. *** Titre d’un chef dont les fonctions peuvent correspondre à préfet, gouverneur, proconsul ou vice-roi. **** C’est une partie du nom du fondateur de l’école dont héritent probablement ses successeurs. Les bektachis sont considérés en Turquie telle une branche du chiisme et comme une secte hétérodoxe dans les anciennes colonies ottomanes. ***** Dans le droit islamique, il est interdit de réduire un musulman en esclavage, mais la conversion d’un esclave à l’islam n’en fait pas un homme libre. ****** Vers la fin du XVIe siècle, le recrutement des janissaires commence à s’effectuer parmi les Turcs, les rapts et prélèvements d’enfants chrétiens étant devenus insuffisants…
Les mamelouks
Au IXe siècle, la garde des califes abbassides à Bagdad est composée d’esclaves soldats appelés « mamelouks » – un nom dérivé de « malek, pluriel : memalik » – qui signifie « possédés » (esclaves). À l’origine, les mamelouks sont recrutés parmi les captifs (prisonniers de guerre) non musulmans. Par la suite, vers le XIIe siècle, cette garde est composée de jeunes Circassiens (la Circassie est une région du Caucase) achetés puis éduqués pour en faire des soldats d’élite. Ils composent une garde de douze mille hommes environ (en Égypte). Acquis enfants, ils sont convertis à l’islam et entraînés à l’équitation ainsi qu’à l’escrime au sabre pour en faire des experts. Ces troupes n’ont pratiquement pas de chaîne de commandement. Elles ne sont pas réunies en un unique régiment. À l’époque de la domination ottomane (de 1517 jusqu’au XXe siècle), chaque bey* en possède autant que ses moyens le lui permettent.
Malgré cette dispersion, les mamelouks témoignent d’un remarquable esprit de corps. Ils obéissent à un chef qu’ils nomment eux-mêmes et qui négocie leurs revendications avec leurs propriétaires. Les historiens semblent ne rien savoir de leur organisation militaire avant la période ottomane – mais elle était probablement semblable. Dès le XIIIe siècle, les mamelouks sont suffisamment puissants pour prendre le pouvoir en Égypte. À la mort de Malik al-Salih Ayyoub (v. 1207-1249), ils assassinent son héritier et des sultans mamelouks se succèdent sur le trône jusqu’à la conquête ottomane. Pendant l’occupation turque, leur pouvoir se maintient, car c’est parmi eux que sont « choisis » les beys qui exercent l’autorité réelle en Égypte – bien qu’ils dépendent d’un pacha nommé par la sublime Porte**. Il semble que l’on ignore tout du processus officiel de nomination. Ce n’est d’ailleurs que d’une importance relative : la plupart des beys obtiennent ce poste en déposant et assassinant leur prédécesseur.
En 1811, le wali*** alaouite Mohamed Ali (1805-1849) réduit leur puissance en massacrant quatre cent soixante-neuf des quatre cent soixante-dix officiers (portant le titre de bey) mamelouks (l’un d’eux réussit à s’échapper), au cours d’un banquet célébrant le départ de son armée pour le jihad qu’il va conduire contre les wahhabites.
Les janissaires
Les mamelouks sont une spécificité arabe (ils ont joué un grand rôle en Égypte et en Syrie). L’équivalent turc est appelé janissaire, bien que ce nom n’ait pas le même sens (il signifie « nouvelle milice »). Ce corps est créé par le sultan Osman (1299-1326) ou par son fils Orhan (1326-v. 1360). Le nom janissaire a été choisi par Haci Bektas****, le chef de la confrérie des bektachis qui a béni la nouvelle milice à la demande du sultan. Ce sont des fantassins. Tous sont formés dans le culte bektachi et sont commandés par un Aga (chef) bektachi. La première génération de janissaires est recrutée parmi les prisonniers de guerre chrétiens européens que le sultan a réduits en esclavage. L’enrôlement des générations suivantes se fait dès l’enfance, et ce, jusqu’au XVIIIe siècle*****. Il s’agit de jeunes chrétiens européens capturés à l’occasion d’une guerre ou d’une razzia, ou encore prélevés comme impôt selon un système appelé poétiquement « cueillette ». Les autorités exigent d’une population chrétienne conquise un fils pour quarante foyers. Les trente-neuf familles qui ne donnent pas de fils se cotisent obligatoirement pour payer le voyage de celui qui a été choisi jusqu’à la capitale ottomane. Les enfants ainsi prélevés sont esclaves du sultan. Ils sont convertis à l’islam****** et reçoivent une formation militaire poussée. Destinés à former une troupe d’élite et à doter l’armée turque d’une infanterie émérite, ils donnent rapidement de nombreux hauts fonctionnaires à l’État et deviennent très puissants. L’évolution de leur statut le montre clairement : ils sont autorisés à exercer un métier, puis à se marier et, enfin, à avoir des enfants qui sont appelés Kouloughlis (fils d’esclave)…
Les janissaires finiront comme les mamelouks : massacrés sur l’ordre du sultan Mahmoud II (1808 – 1839), le 16 juin 1826.
sources : Encyclopédie des gens du monde : répertoire universel des sciences, des lettres et des arts ; avec des notices sur les principales familles historiques et sur les personnages célèbres, morts et vivants ; par une société de savants, de littérateurs et d’artistes, français et étrangers, Lille, 1842. Théophile Lavallée, Histoire de l’Empire Ottoman : depuis les temps anciens jusqu’a nos jours, Paris, 1855. Comte de Chesnel, Encyclopédie militaire et maritime, Paris, 1865.
notes internes à l'encadré : * Gouverneur de province. ** Le gouvernement de l’Empire ottoman. *** Titre d’un chef dont les fonctions peuvent correspondre à préfet, gouverneur, proconsul ou vice-roi. **** C’est une partie du nom du fondateur de l’école dont héritent probablement ses successeurs. Les bektachis sont considérés en Turquie telle une branche du chiisme et comme une secte hétérodoxe dans les anciennes colonies ottomanes. ***** Dans le droit islamique, il est interdit de réduire un musulman en esclavage, mais la conversion d’un esclave à l’islam n’en fait pas un homme libre. ****** Vers la fin du XVIe siècle, le recrutement des janissaires commence à s’effectuer parmi les Turcs, les rapts et prélèvements d’enfants chrétiens étant devenus insuffisants…
La chasse aux esclaves non musulmans
En 1536, François Ier passe des accords commerciaux avec les Turcs. Entre autres clauses, il est déclaré que la capture d’esclaves français est illégale. Néanmoins, les rapts continuent. Ainsi, le futur Saint Vincent de Paul (1581-1660) est capturé dans le Golfe du Lion, alors qu’il se rend de Marseille à Narbonne. Son bateau est arraisonné par trois brigantins4 turcs ; passagers et marins sont emmenés en esclavage. Vincent de Paul ayant été canonisé, ce récit pourrait relever de l’hagiographie 5. Quoi qu’il en soit, il existe de nombreux autres récits d’Européens capturés et vendus comme esclaves à Tunis, à Alger ou au Maroc. Vers 1630, il y aurait eu sept mille esclaves chrétiens à Tunis et six mille à Fès, au Maroc1
La razzia, un élément du jihad
L e jihad contre les infidèles est de deux sortes. Le jihad offensif, à savoir attaquer les infidèles dans leur pays : lorsque les infidèles ne sont pas mobilisés pour combattre les musulmans, alors le jihad est une obligation collective, et le moins que l’on puisse faire, c’est de garder les frontières du monde musulman afin d’effrayer les ennemis de Dieu, d’envoyer une armée au moins une fois par an, que l’imam envoie une unité sur le territoire de la guerre (les pays non musulmans) une ou deux fois par an, et que la population l’aide ; s’il ne le fait pas, il est dans le péché. » [Le jihad défensif…] Commentaire d’Ibn Abidine (Citation extraite d’Al-Qaida dans le texte : Écrits d’Oussama ben Laden, Abdallah Azzam, Ayman al-Zawahiri et Abou Moussab al-Zarqawi, ouvrage collectif présenté par Gilles Kepel, PUF, 2005).
L e jihad contre les infidèles est de deux sortes. Le jihad offensif, à savoir attaquer les infidèles dans leur pays : lorsque les infidèles ne sont pas mobilisés pour combattre les musulmans, alors le jihad est une obligation collective, et le moins que l’on puisse faire, c’est de garder les frontières du monde musulman afin d’effrayer les ennemis de Dieu, d’envoyer une armée au moins une fois par an, que l’imam envoie une unité sur le territoire de la guerre (les pays non musulmans) une ou deux fois par an, et que la population l’aide ; s’il ne le fait pas, il est dans le péché. » [Le jihad défensif…] Commentaire d’Ibn Abidine (Citation extraite d’Al-Qaida dans le texte : Écrits d’Oussama ben Laden, Abdallah Azzam, Ayman al-Zawahiri et Abou Moussab al-Zarqawi, ouvrage collectif présenté par Gilles Kepel, PUF, 2005).
Étendue historique et géographique du phénomène
Voici quelques années, un imam jihadiste anglais fait scandale en déclarant : « Si les fi dèles de l’Islam ne peuvent pas convertir les infidèles ni les réduire en esclavage, alors ils doivent les tuer. » En fait, il interprète plusieurs passages du Coran ((cf. sourates IV Les v. 89 & 91, XIV v. 71…6)) Sa phrase est répétée dans tous les bulletins d’information. En réalité, la loi islamique7 divise le monde en deux domaines opposés : Dar al-Islam, la terre de l’Islam et/ou de la paix, et Dar al-Harb8, la terre de la guerre. La chasse aux esclaves s’opère au-delà des frontières de Dar al-Islam, et au sein même de Dar al-Islam sous forme de tribut versé par les populations non musulmanes, les « dhimmis ». C’est cette taxe qui, pendant plusieurs siècles, fournit l’Empire ottoman en janissaires. Ajoutons que cette politique est initiée dès les premiers califes et qu’à la fi n du XIXe siècle, il existe toujours en Égypte un syndicat des marchands d’esclaves.(1) Soirées algériennes, corsaires, esclaves et martyrs de l’abbé Léon Godard, Tours, 1857, Lire sur le site de la B. N. F.
(2) Lire l’article Benoît VIII le pape guerrier
(3) « Comparé à la traite des Noirs organisée par les Européens, le trafic d’esclaves du monde musulman a démarré plus tôt, a duré plus longtemps et, ce qui est plus important, a touché un plus grand nombre d’esclaves. Paul Bairoch (Mythes et paradoxes de l’histoire économique, La Découverte, 2005. L'acheter sur Amazon)
(4) D’autant que la lettre de Vincent de Paul d’où est extrait le récit a été soi-disant perdue.
(5) Le Coran est – selon les principes de l’islam – intraduisible. Néanmoins, beaucoup de sites Internet islamiques en offrent des interprétations. Les références que nous donnonsproviennent du site islam.fr sourate 4 : les femmes - sourate 16 : les femmes - Elles sont identiques à celles de www.hisnulmuslim.com bien que les deux traductions soient très différentes..
(6) Saint Antonin (1389-1459), ordre dominicain, fêté le 10 mai.
(7) L’existence même de cette loi (charia) est contestée par certains musulmans que les intégristes considèrent comme des mécréants, voire des relaps.
(8) Ces deux termes (Dar-al-Harb et Dar-al-islam ne se trouvaient ni dans le Coran ni dans les Hadiths, d’après l’article Dar-al-Harb de l’encyclopédie du Moyen-Orient en ligne(version 2013)- Cette assertion a disparu de l'article actuel.
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