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Monde occulte

Le monde vu à travers l'ésotérisme, site personnel de jean-Luc Caradeau


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La numérologie et le pythagorisme

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«  ... les anges sont de la même matière, de la même nature que les objets mathématiques. La seule différence est que les objets mathématiques sont morts alors que les anges sont vivants. » Cité par Pierre Cassou-Noguès, Les Démons de Gödel (Seuil, 2007)).

Les sciences occultes ne sont ni l'initiation ni la spiritualité. Leur connaissance est néanmoins, quoi qu'en prétendent certains, indispensable au chercheur de vérité, non pas en raison de leurs applications pratiques, mais pour ce qu'elles permettent de comprendre du monde et de soi-même. Il est donc normal que je leur consacre plusieurs "sous espaces".

Les mathématiques et le monde invisible

« La position platoniste est la seule qui soit tenable. Par-là, j’entends la position selon laquelle les mathématiques décrivent une réalité non sensible qui existe indépendamment aussi bien des actes que des dispositions de l’esprit humain et qui est seulement perçue, et probablement perçue de façon très incomplète, par l’esprit » (même source que la citation en exergue)

A l’opposé de la position de Gödel se trouve celle des rationalistes, qu’à formalisé le neurologue Jean-Pierre Changeux. Ce dernier prétend que les mathématiques soient une « construction neuronale » parce que les objets qu’elles étudient, bien que leurs propriétés diffèrent, sont des définitions de la réflexion humaine (Controverse entre le mathématicien Alain Connes et Jean-Pierre Changeux : Matière à pensée, Éd. Odile Jacob, 1989.).

Un débat sur les mathématiques pour comprendre l’invisible

La question est des plus graves puisqu’elle relève de la définition du réel. Selon Platon, qui exprime dans tous ses ouvrages la position des pythagoriciens et donc celle de l’ésotérisme le monde réel est celui de l’idée, une idée conçue par « l’intellect divin » (l’expression n’est pas de Platon, il ne tombe pas dans cet anthropomorphisme). Quant au monde sensible, des étoiles astres aux grains de sable, son caractère impermanent fait qu’il n’est qu’une apparence dont la réalité ne peut être démontrée. Autrement dit la substantialité de l’idée est certaine et démontrable, tandis que celle de la matière n’est connue que par nos sens, lesquels peuvent être sujets aux illusions.
Cependant le monde sensible est construit à l’image du monde invisible (le modèle conçu par l’intellect divin) dont il est une copie imparfaite. Ce monde, doté d’une âme est un seul animal dont toutes les créatures sont des parties, elles sont à l’image du monde qui fut conçu à l’image de Dieu. Donc leur intellect est à l’image de l’intellect divin.
Il en résulte que l’on peut accorder à Changeux sa proposition : les mathématiques sont « construction neuronale », parce qu’elle ne remet en cause leur pertinence par rapport aux mondes visibles et invisibles que si l’on admet son postulat initial mais jamais formulé « la matière est la seule réalité substantielle ». En revanche il est une de ses affirmations qui doit être contestée : si des extraterrestres en venaient à prouver des théorèmes mathématiques similaires aux nôtres, « c’est qu’ils posséderaient un système nerveux et un cerveau très proche de celui de l’homme ! ».
En effet cette seconde affirmation revient à prétendre que la matière et la façon dont elle est organisée produit l’idée ou la pensée et que c’est la matière elle-même qui est le siège de la conscience… Aujourd’hui la robotique a démontré que cette idée est fausse. Le cerveau d’un robot capable d’apprentissage analyse ses perceptions, en tire des conclusions et modifie son comportement en fonction de ces conclusions.
Le processeur qu’il contient n’est pas fondamentalement différent de celui de votre micro-ordinateur. Ce qui diffère, c’est le programme, et c’est le programme qui lui permet de raisonner. Ce type de programme appelé « réseau neuronal » imite le fonctionnement de la pensée humaine. « Les neurones artificiels sont des blocs de code informatique qui reproduisent de manière simplifiée l'action des neurones biologiques. Chacun est doté de plusieurs entrées et d'une sortie. Les entrées reçoivent des informations provenant des sorties des neurones précédents »(NOMBRES - Curiosités, théorie et usages). Même chez le robot, ce n’est pas la matière qui pense. L’homme donne au processeur une série d’instructions qui permette que se développe une logique, voire une intelligence comparable à la sienne, mais cette dernière ne « nait pas » de la matière du processeur même si sans cette dernière elle ne saurait exister.

Analogie

En un mot, l’intellect humain, après avoir analysé le fonctionnement de sa propre pensée crée un modèle idéal se son fonctionnement qu’il tente ensuite de reproduire sous forme d’instructions données à une machine qui ne connaît qu’une seule opération : l’addition. Finalement ce processus pourrait bien être en analogie avec la conception de l’Autre (l’archétype parfait) et du Même sa copie matérielle. Dans le cas de notre robot on pourrait dire (comme Platon l’écrit pour l’équateur) qu’il est de la nature de L’Autre, tandis que le programme dont la vitesse et les performances sont limitées par les possibilités du processeur est de la nature du Même (comme Platon l’écrit de l’écliptique, cercle tout aussi théorique que l’équateur mais matérialisé sur la voûte céleste par le trajet apparent des planètes…
Du monde invisible au monde visible l’idée qui conçoit le monde est le Même à L’âme du monde qui est l’Autre, il existe une relation similaire à celle qui s’établit entre l’âme du monde elle-même et le monde sensible (le monde perçu par nos sens). De même un ange est l’archétype d’une fonction du « vivant » lequel est un ensemble de créatures et de groupes de créature (des genres espèces au plus petit groupe, voire au couple, durable ou non pour les créatures sexuées). Il existe entre l’ange (le déva, le neter, l’esprit de …) et la fonction qu’il représente une relation comparable à celle établie entre l’autre et le même. C’est pourquoi les anciens plaçaient les anges parmi les intelligibles.

Les intelligibles sont innombrables

L’âme de Mercure, celle de Jupiter, celle de Saturne sont des intelligibles qui régissent tout ce qui dans le monde sensible correspond au cercle planétaire qu’elle régit et donc à l’astre qui en apparence le parcourt. Il existe entre cette âme et ce cercle planétaire (concept qui comprend le cercle lui-même, l’astre qui le parcourt et le mouvement de cet astre) une relation comparable à celle établie entre l’Autre et le Même. Les activités, domaines, être reliés à l’astre étant très nombreux l’âme planétaire, qui est une image particulière du divin se voit attribuer de nouvelles caractéristiques et un nouveau nom pour chaque activité, domaine, être… relié à l’astre. Ajoutons que les âmes planétaires ne sont que l’une des « famille » de génération d’intelligibles.
Par ailleurs, les langues anciennes, en particulier les langues sacrées ont relié les lettres aux nombres c’est le cas en hébreu, en sanskrit, en grec. Ces liens débouchent évidemment sur des spéculations métaphysiques et des applications théurgiques. Accessoirement ce lien entre les lettres - ou tout autre signer servant à écrire puisque le lien existe en accadien qui n’a pas d’écriture alphabétique – conduit également à des pratiques divinatoires plus ou moins légitimes et pas toujours efficaces. Nous devons remarquer que, contrairement à la cartomancie où à l’astrologie, la numérologie est dépendante du lien entre la sémantique les lettres et les nombres, un lien souvent très distendu, voire rompu, dans les langues contemporaines.








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