Les textes et illustrations contenues sur ce site sont protégés par les lois sur le droit d'auteur (sauf indication contraire). Pour citer cet article : Jean-Luc caradeau, www.caradeau.fr, 2016 - Qu’est-ce qu’un symbole ? -. Petite explication de la nature du symbole et de la pensée symbolique description des ouvrages traitant de symbolisme.

Qu’est-ce qu’un symbole ?


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« Le symbole peut être comparé à un cristal restituant différemment la lumière selon la facette qui la reçoit. »
Raymond de Becker in Les Machinations de la nuit
Le symbole est une image ou une figure an sens perçue, le plus large du terme… En me regardant dans une glace, je peux percevoir mon image, comme un symbole de l’homme, de l’être humain ou de l’objet réfléchi… En regardant un chien passer dans la rue, je peux voir un symbole de la fidélité ou une image vivante d’Oupouaout le gardien des nécropoles en Égypte ou même Anubis, l’embaumeur divin ! L’image du chien est tout cela… L’image perçue comme symbole, peut être acoustique, un bruit de tôles froissées, peut bien être perçu comme le symbole de la colère de Zeus au même titre que le tonnerre. Elle peut être olfactive et le parfum des fleurs devenir « odeur de sainteté » ce lui de la charogne ou du souffre (qu’il soit réel ou non) peut accompagner l’idée ou la présence d’un démon. Elle peut être une sensation tactile, le toucher de l’eau, de la terre ou du feu pouvant symboliser ces éléments. Tout est symbole et le monde lui-même est le « symbole de l’œuvre divine » … Il n’est même pas besoin même de « croire en Dieu » pour le comprendre puisque étymologiquement Dieu signifie « jour dans le sens de lumière »…

On en dit toujours trop et jamais assez sur un symbole.

Quand j’écris : « parfum des fleurs symbolise « l’odeur de sainteté » au lieu d’écrire qu’il « peut symboliser », je verrouille ou je tente de verrouiller (consciemment ou non) dans l’esprit de mes interlocuteurs le sens de ce symbole ! Cette odeur peut aussi bien évoquer la volupté, le bonheur et que sais-je encore… Cependant si je me contente d’affirmer que l’odeur des fleurs est en rapport avec les choses positives et que les mauvaises odeurs symbolisent des choses négatives ou mauvaises, même si comme preuve de mes affirmations je cite la conjuration à Lucifuge « Lucifuge je te somme d’apparaître en ce lieu sans tumulte et sans aucune mauvaise odeur. Je t’en conjure…», mes affirmations sont bien trop générales…
Le symbole est donc une image porteuse de sens, et parce qu’elle porte un sens ce sens ne peut pas être n’importe quoi. Le célèbre poème de Paul Eluard : La Terre est bleue comme une orange, c’est de la poésie, mais ce ne saurait être du symbolisme !

Tout est symbole partout

Le symbole c’est une image sensible qui évoque directement ou indirectement une réalité étrangère au monde sensible. Par exemple puisque nous en sommes aux oranges, elles peuvent dans un récit mythologique, symboliser les étoiles, tout comme un mur orange ou rouge peut symboliser le ciel à l’Orient au moment du lever du Soleil et donc la renaissance… Une paroi de même couleur placée à l’Occident pourrait symboliser le ciel au moment du coucher du Soleil évoquant la mort quotidienne de la lumière et l’espoir de sa renaissance… Et la répétition de ce cycle de mort et de renaissance pourrait symboliser l’impermanence des créatures qui l’observent, ouvrant dans l’esprit de l’observateur cette interrogation, l’impermanence est-elle une contingence de la créature ou en est-elle un caractère fondamental ? Le symbole est donc une question, une énigme proposée par un décor souvent, mais plus souvent encore à celui qui l’observe par le spectacle du monde.
En un mot le symbole qui par sa nature d’image appartient au monde sensible est une porte ouvrant sur les mondes intelligibles (autrement dit les mondes invisibles, du sentiment, de l’intellect, du spirituel...
Nous avons écrit peu de livres traitant directement des symboles, parce que, justement les symboles sont partout. Celui ou celle qui n’a pas formé sa pensée au symbolisme ne peut guère avoir accès aux arts divinatoires ni aux arts magiques, sauf à travers une « initiation partielle » comme celle que reçoivent les panseurs de secret par exemple. Il y a cependant une chose importante à savoir, le symbolisme ne se « bachote pas » le symbolisme est une « façon de penser par analogie » que l’on alimente par de la culture. Il en résulte qu’il faut lire un livre sur le symbolisme non pour en apprendre le contenu, mais pour apprendre comment à partir du symbole on a raisonné pour en expliquer le sens. Par exemple dire « le Christ est mort sur la croix » n’apporte rien à la compréhension du symbole qu’est la croix. A l’inverse, écrire comme le fit René Guenon « C’est parce qu’il était le Christ que Jésus est mort sur la croix » éclaire à la fois le symbole qu’est la croix et le sens spirituel et cosmique du Christ.
Il en résulte que celui ou celle qui a appris à penser par symbole trouvera du symbolisme dans tous nos livres et nos articles, même quand ils traitent de sujets profanes.





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