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Les textes et illustrations contenues sur ce site sont protégés par les lois sur le droit d'auteur (sauf indication contraire). Pour citer cet article : Jean-Luc caradeau, www.caradeau.fr, 2016 - Les vraies raisons de la première croisade -Les raisons politiques et religieuses de la première croisade.Article publié dans le n°1 de la revue Histoire des guerres de religions sous le pseudonyme d’Yves Leclerc.
Les vraies raisons de la première croisade - - article - French

Les vraies raisons de la première croisade


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«  Sergius IV (1009-1012) avait, en cette occasion, projeté de prendre en personne la tète d'une expédition en Orient, mais la réalité de cette intention (exprimée dans une encyclique) est contestée par de nombreux historiens, avec des arguments forts mais qui « reposent souvent sur une pétition de principe Jean Flori,Prêcher lacroisade, Perrin,20121 ...

Le siège de Jérusalem
Le siège de Jérusalem *



Quelles furent les motivations du pape et de l’Église pour prêcher la croisade.

La première croisade (1096-1099) est-elle la première manifestation de l’impérialisme occidental, comme le soutenaient beaucoup d’historiens du siècle dernier ? Ou bien est-elle une guerre de religion pour libérer la Terre Sainte de l’occupation musulmane ?
La réalité est beaucoup plus complexe.

Les raisons internationales et religieuses.

L’étonnement récurrent de nombreux historiens

La première croisade a lieu à la fin du XIe siècle. Pourtant c'est une période d’apaisement relatif. Beaucoup auraient mieux compris que cette attaque massive de la chrétienté soit menée entre 1005 et 1021, à l'époque où le sultan al-Hakim (996-1021) persécutait violemment les chrétiens. Il fit raser le Saint Sépulcre en 1009 1. C’est oublier plusieurs éléments importants. D'abord le temps ne s'écoule pas au Moyen-âge comme au XXIe siècle.
Par ailleurs pour que les Occidentaux interviennent, il leur faut obtenir l'accord de l'empereur d‘Orient, il faut aussi qu’ils soient suffisamment en sécurité et en paix pour pouvoir envisager une intervention massive outremer.
Quand l’empire germanique, la France, l'Italie sont victimes d'envahisseurs venus de toutes parts, quand les trônes sont fragiles, quand les guerres privées font rage entre féodaux, ces conditions ne peuvent être réunies.
De plus, l'initiative d'une opération des années de la chrétienté contre l’Orient ne peut venir que du pape. Les féodaux doivent en effet à leur suzerain quarante jours de service par an. Quarante jours, c'est bien trop court pour une opération en Orient. Celle-ci ne peut donc être le fait que d'une année de volontaires décidés à servir cette cause pendant une durée indéterminée.

Les invasions islamiques jusque dans les Vosges

Il a fallu moins d'un siècle aux tribus nomades du désert d'Arabie pour conquérir l’Orient jusqu'aux frontières de l'Asie, détruire l'empire perse et contraindre l’empire d'Orient une attitude purement défensive. Où s'arrêteront-elles ? Au début du VIIIe siècle, elles entrent en Espagne. En 732, Charles Martel, met un coup d'arrêt à leur expansion vers le Nord... La grande bataille a lieu à Poitiers, niais l'avant-garde musulmane s’est livrée au pillage jusque dans les Vosges. Dès cette époque, les chrétiens d‘Occident ont toutes les raisons géostratégiques d’intervenir en Orient. En effet, les musulmans d'Espagne et d'Afrique du Nord lancent en permanence des razzias sur les côtes méditerranéennes de France et d’Italie. Ces opérations ponctuelles ont un triple but : piller les biens les plus précieux, se procurer des esclaves et surtout tester les capacités de défense du territoire. Cette stratégie islamique est évidemment connue des rois francs, c'est ainsi que les musulmans ont réalisé l'ensemble de leurs conquêtes. Ils sont un envahisseur puissant et dangereux, une menace permanente pour les royaumes d'Europe.

La Terre Sainte est occupée par les califes

À ces raisons stratégiques s'ajoutent des raisons religieuses. En Orient, les musulmans ont conquis Jérusalem et les lieux saints en 637. Officiellement cette conquête ne change rien pour les pèlerins chrétiens qui accèdent librement à Jérusalem. Elle améliore la situation pour les juifs puisque Yazîd ben Abî Sufyàn ( 7-639), alors gouverneur de Palestine, les autorise à revenir dans cette ville dont l'empereur Hadrien (117-138) les avait chassés en 135. C'est là, si l'on peut dire, la description de la « situation légale ». La réalité est un peu différente.
Lors de sa fuite à Médine en 622, le Prophète reçoit de Dieu cette révélation : « la razzia est un moyen légitime de s'enrichir pour les musulmans ». Pour peu qu’une telle opération soit menée contre des non musulmans, elle est légale. Les Bédouins ne se privent donc pas de mener des razzias contre les caravanes de pèlerins chrétiens, ils s'emparent de leurs biens, de leurs trésors de voyage, massacrent les plus âgés et vendent les autres connue esclaves. L'un des plus anciens récits de pèlerin rapportant une détention arbitraire par les autorités musulmanes est celui de saint Willibald, évêque anglais de la seconde moitié du VIIe siècle. Il est détenu un temps avec ses compagnons dans l'île de Chypre et ne doit sa liberté qu'à l'influence d'un marchand espagnol qui obtient du sultan qu on le laisse continuer son voyage.
Sous Charles le Chauve (843-877), le moine Bernard, pour accomplir son pèlerinage, se munit de lettres de recommandation adressées par les commerçants de Bari (Italie) « au calife d'Alexandrie (le Caire, Egypte) ».
Il est assez bien reçu, mais doit payer l'impôt annuel imposé aux chrétiens, d'un montant de treize deniers. Il est difficile de connaître le pouvoir d‘achat du denier à l'époque, mais, soit la somme est importante, soit les chrétiens du Caire sont pauvres, car l'évêque rapporte en voir de nombreux dans les fers pour n’avoir pu payer. Ils y restent, explique-t-il, jusqu’à ce qu’un ange les délivre ou qu’un chrétien charitable les rachète.

Les raisons internes à la chrétienté.

Le sort des chrétiens dans les pays musulmans

Le calife est le successeur du prophète, sa parole exprime la volonté de Dieu et son pouvoir n'a pas de limite. Après un calife pacifique et libéral, il peut y avoir un tyran fanatique. Et les successions sont fréquentes, car le destin semble s'acharner sur les califes qui sont souvent sujets aux morts violentes et prématurées. Le sort des chrétiens en terre d'islam varie donc d'un calife à l'autre.
Avant qu’al-Hakim ne contraigne les chrétiens à porter au col une croix de cuivre de dix livres (environ 5 kilos) et n'ordonne de détruire le Saint Sépulcre, les chrétiens de Jérusalem ont dû racheter plusieurs fois cette église pour qu’elle ne soit pas convertie en mosquée. Le sortdes pèlerins est évidemment sujet aux mêmes aléas arbitraires.
L’empereur d’Orient demande le secours des chrétiens d’Occident. Les attaques contre r empire d'Orient sont récurrentes. Pendant tout le XIe siècle, les empereurs d'Orient, pour faire face aux attaques de l’islam, emploient des mercenaires normands qui viennent renforcer leurs troupes, tant dans leurs terres de la péninsule italienne que dans celles d'Orient. Ils appelleront même au secours les chrétiens d'Occident sous le pontificat de Grégoire VII (1073-1085), plusieurs lettres de ce pape en témoignent2 L’empereur Alexis Ier Comnène (1081-1118) envoie des délégués au concile de Constance (juin 1095) pour solliciter l'aide des chrétiens d'Occident. Le pape ne peut que souhaiter lui venir en aide : si l'empire tombe, la côte Adriatique et les Balkans sont directement exposés aux invasions musulmanes. Il a d'ailleurs bien d’autres raisons...

Des motifs économiques et stratégiques

Si la chrétienté en avait eu les moyens, elle n'aurait probablement pas attendu la fin du XIe siècle pour intervenir en Orient. Au moment où Alexis Ier Comnène lance son appel au secours, en Occident tout va mieux : les invasions sont calmées, un réchauffement climatique favorise à la fois la production agricole, les échanges commerciaux et la créativité des artisans.

Le témoignage d'un contemporain
Raoul Glaber (9S5-apres 1047) en témoigne, il écrit que tous étaient « tenailles par la crainte de se voir arracher les douceurs de l’abondance ». L'Europe se couvre d'églises, mais aussi de moulins à blé, à huile, à foulon... L'Occident retrouve la prospérité et la paix qu'il avait connue sous l’empire romain. La chevalerie est maintenant une institution bien organisée, capable de repousser les envahisseurs les plus dangereux. Cependant, chacun sait que la paix est pour l’homme de guerre une période d'ennui, d'inactivité et donc de tentations.

L’Église est menacée par l’antipape Clément III Le pape Grégoire VII (1073-1085) a mis en œuvre la réforme qui porte son nom. Elle donne au pontife autorité sur tous les souverains chrétiens, conformant ainsi le droit canon au texte du célèbre faux, connu sous le nom de donation de Constantin (qui dorme l'empire romain aux successeurs de Pierre) 3. Ce nouveau droit canon n'est pas accepté par les souverains d'Europe.
Les deux successeurs immédiats de Grégoire VII, Victor III (1086-1087), puis Urbain III (1088-1099) durant une bonne partie de son règne, sont supplantés par l'antipape Clément m (10S0-1100). Urbain II ne parvient à s'imposer comme seul pape légitime qu'en 1094. L'appel au secours de l’empereur Alexis arrive au bon moment : si Urbain parvient à unifier la chrétienté sous la bannière du Christ pour une grande opération en Orient, il établit définitivement sa légitimité et celle de ses successeurs.

Une situation favorable en Orient

Il est difficile de savoir à quel point le pape et son entourage sont, en cette fin de XIe siècle, au fait de la situation politique en Orient. En revanche, nous savons qu'à cette époque le monde islamique est divisé. En Egypte règne un calife fatimide (chiite de la branche ismaélienne) qui, depuis 1060, mène une guerre permanente contre le califat abbasside à Bagdad (sunnite) pour le contrôle de la Palestine. Depuis 1055, les Seldjoukides (une tribu turque) ont pris le contrôle des territoires du califat de Bagdad et tentent d'imposer l'islam sunnite aux populations du Proche-Orient, majoritairement chrétiennes ou appartenant à diverses branches du chiisme. La Syrie4 est donc en guerre territoriale et religieuse, divisée en de nombreux sultanats et émirats qui pour certains reconnaissent en théorie l'autorité de l'un ou l'autre califat6, mais qui. en pratique, sont tous de véritables états indépendants. C'est donc un monde islamique divisé par des guerres intestines que vont affronter les croisés.

L’immense retentissement du prêche du pape Urbain II

Au concile de Constance, Urbain II appelle sans succès à la croisade. On ne sait rien de précis sur ses propos. Six mois plus tard, il organise le concile de Clennont et prêche avec un immense succès ce que l'on appellera plus tard la croisade (6). Le premier élément important de son discours (dont on connaît plusieurs versions) est qu'il ne s'adresse pas aux souverains, mais à tous les gens de guerre et à eux seuls7. Il rend ainsi possible l'organisation de la croisade par les souverains européens.
Le second point important est que cette guerre est prescrite par Saint Pierre (le pape, le Saint-Siège). C'est une expédition de secours aux chrétiens d'Orient, il s'agit d'aider l’empereur Alexis Ier Comnène à reprendre les terres chrétiennes d'Orient, mais en priorité, il faut reconquérir Jérusalem et aller prier au Saint Sépulcre.
De ce fait outre une expédition de secours, la croisade devient essentiellement un pèlerinage armé à Jérusalem.
D’ailleurs, jusqu’à ce que terme croisé soit devenu populaire, les chroniqueurs appelleront les croisés les pèlerins.
À ce pèlerinage, le pape associe des indulgences. En particulier ceux qui mourront en croisade iront directement au paradis.

Pierre L’Ermite décide plus de dix mille « petites gens » à se joindre à lui
Raoul Glaber (9S5-apres 1047) en témoigne, il écrit que tous étaient « tenailles par la crainte de se voir arracher les douceurs de l’abondance ». L'Europe se couvre d'églises, mais aussi de moulins à blé, à huile, à foulon... L'Occident retrouve la prospérité et la paix qu'il avait connue sous l’empire romain. La chevalerie est maintenant une institution bien organisée, capable de repousser les envahisseurs les plus dangereux. Cependant, chacun sait que la paix est pour l’homme de guerre une période d'ennui, d'inactivité et donc de tentations. Dans le courant du XIe siècle l’engouement pour le pèlerinage en Terre Sainte est manifeste. En 1045, l'abbé Richard emmène avec lui sept cents compagnons. Ils ne pourront aller au-delà de Chypre. En 1064, Sigefroy, archevêque de Mayence, et quatre autres évêques conduisent sept mille pèlerins, dont des barons et chevaliers, qui doivent livrer une véritable bataille aux Bédouins et aux Turcomans. Parmi eux se trouve Pierre (vers 1053-après 1115), un ancien soldat qui, à la suite de déboires conjugaux, est devenu moine. De retour eu Europe, il se fait appeler Pierre l'Ermite. Il débarque à Bari et va immédiatement trouver le pape. Il lui rapporte, indigné, les mauvais traitements subis par les pèlerins. Il lui affirme aussi que le Christ l’a directement mandaté, alors qu'il priait au Saint Sépulcre, pour entraîner l’Europe à la reconquête de Jérusalem. Le pape lui promet de lui venir en aide et convoque peu de temps après le concile de Clermont. C'est ce qu'affirme le chroniqueur Albert d’Aix.
Est-ce vrai ? Beaucoup d'historiens eu doutent, mais l'important n’est pas là. Ce qui est important pour l'Histoire c’est que Pierre, prédicateur populaire, ait utilisé ces arguments pour enflammer les foules. Il y eut d’ailleurs dans le Nord de la France, en Allemagne et eu Belgique, d'autres prédicateurs inspirés.
La gigantesque expédition qui s'organise en Occident ne fait pas l’affaire de l'empereur Alexis. Il voulait des guerriers pour les intégrer à son année et au lieu de cela on va lui envoyer une année dotée de son propre commandement et poursuivant ses propres objectifs. D'ailleurs, visiblement, au moment où s'organisent les croisades la reconquête de la Terre Sainte (but des Occidentaux) n'est pas l'objectif prioritaire de l'empereur d'Orient. Ni lui, ni le patriarcat de Constantinople n'appelleront à la croisade.

Les légitimes inquiétudes d’Alexis Ier Comnène, empereur d’Orient
La puissance militaire du corps expéditionnaire catholique (c’est bien ce que sera l'année des croisés) a tout heu d'inquiéter Alexis I er Comnène. D'après le droit canon romain (tel que l'a réformé Grégoire VII), le pape peut disposer à sa guise du trône impérial. L’Église d'Orient est schismatique depuis 1054. Urbain II, en digne héritier de Grégoire VII, peut fort bien ordonner à cette puissante armée de se « mettre au pas », tant l'Église que l'empire, et, à cette fin, promettre son trône à l'un des seigneurs francs qui la commandent...


Appendices divers
2001 : l'Histoire, un éternel recommencement

L’impérialisme occidental : raison première (les croisades ?
Ce que George W. Bush appelait sa « croisade » en Irak a remis en avant cette thèse très à la mode dans les années 1960-70, adoptée par les historiens les plus influents. Pour la soutenir, ils s'appuient sur deux passages du prêche d’Urbain II : « Prenez la route du Saint Sépulcre, arrachez ce pays des mains de ces peuples abominables, et soumettez-le à votre puissance. Dieu a donné à Israël en propriété cette terre dont l’Écriture dit qu’il y coule du lait et du miel ». Dans la bouche du pape, à cette époque, Israël peut désigner l’Église catholique. Les historiens incriminent ensuite le passage suivant à partir de car : « Ne vous laissez retenir par aucun souci pour vos propriétés et les affaires de votre famille, car cette terre que vous habitez, renfermée entre les eaux de la mer et les hauteurs des montagnes, tient à l’étroit votre nombreuse population; elle n’abonde pas en richesses, et fournit à peine à la nourriture de ceux qui la cultivent: de là vient que vous vous déchirez et dévorez à l’envie, que vous élevez des guerres, et que plusieurs périssent par de mutuelles blessures. ». Soit neuf lignes dans la version reconstituée du sermon, publiée sur le site de l’Université de Napierville* qui en comprend cent dix-huit**. Dix pour cent du discours du pape font allusion à de possibles récompenses matérielles. Les quatre-vingt-dix pour cent restant sont consacrés aux devoirs et récompenses spirituels. C'est peu pour appuyer une thèse qui d'ailleurs aujourd'hui est totalement abandonnée. Pour partir, les chevaliers pauvres doivent obtenir le congé et des subsides de leur suzerain. Les grands seigneurs doivent abandonner des terres prospères, financer le voyage de ceux qui les accompagnent, laisser sur leurs terres des garnisons propres à les défendre (la croisade ne suspend pas les devoirs féodaux). Le départ en croisade n'est donc pas un acte facile. Par ailleurs, les éventuels territoires conquis seront perpétuellement menacés par les armées musulmanes. Ensuite, la route étant presque aussi dangereuse que la guerre elle-même, une expédition lointaine n'est pas favorable à l'envoi de caravanes chargées de rapatrier le butin. Ajoutons que la plupart des chevaliers du Languedoc partant pour Jérusalem ont déjà combattu les Maures en Espagne sans aucun espoir de profit matériel.
*Le texte exact du sermon est inconnu. Il existe quatre récits de témoins directs : de Geoffroi de Vendôme (v.1070-1132), Baudri de Bourgueil dans son Histoire de la première croisade, et Foucher de Chartres (1055 à 1060 - après 1127) dans Histoire des croisades, et peut- être Robert de Reims [ou Robert le moine] dans Historia Iherosolimitana - Histoire des Jérusalémites [sa présence à Clermont est mise en doute par des historiens anglo-saxons], ainsi que des témoignages indirects Importants comme celui de Guibert de Nogent (Histoire des croisades) - www.udenap.org/ La reconstitution du sermon est une compilation largement largement résumée des quatre sources citées ci-dessus. Par ailleurs nous savons que le titre « d’université » est usurpé par ce site, mais cela ne retire rien à l’intérêt de cette reconstitution (même di le procédé est contestable).
**Le discours était probablement bien plus long, de nombreux passages cités par Foucher de Chartres ou par Guibert de Nogent sont absents de cette version.

Les (in)certitudes historiques
En ce qui concerne les faits, si on reconnaît l’authenticité des documents qui sont parvenus jusqu’à nous et si l’on accorde aux chroniqueurs la confiance qu’ils méritent, il y a sur les événements de cette période très peu d’incertitudes. On ne connaît pas le discours du pape, mais on sait qu’il prévenait les futurs croisés que si leurs motivations étaient la conquête et le pillage, leurs péchés ne leur seraient pas remis. À l’inverse, en examinant les divergences entre les récits des chroniqueurs, on constate que ceux-ci sont biaisés par leur idéologie et par le fait que tous ont écrit leurs chroniques après la prise de Jérusalem. La croisade est à l’époque un sujet de passion. Elle le reste jusqu’à nos jours et l’influence de l’idéologie que l’on relève chez les auteurs de cette période persiste actuellement tant dans les œuvres d’histoire que dans celles de fiction.




(1)Sergius IV (1009-1012) avait, en cette occasion, projeté de prendre en personne la tète d'une expédition en Orient, mais la réalité de cette intention (exprimée dans une encyclique) est contestée par de nombreux historiens, avec des arguments forts mais qui « reposent souvent sur une pétition de principe » (Jean Fiori, Prêcher la croisade, Perrin, 2012) L'acheter sur Amazon
(2) Jean Flori,Prêcher lacroisade, Perrin,2012 L'acheter sur Amazon
(3) Pour plus de détails sur cette question, lire le livre Les Scandales du Vatican et de la Papauté de Jean-Luc Caradeau (Trajectoire, 2011). Et l'article Grégoire (1073-1085) et la réforme grégorienne publié sous le pseudonyme d’Yves Leclerc : L'HISTOIRE DES PAPES & DES SAINTS n° 9, en vente sur www. hommelI-magazines.com.
(4) Par ce terme, il faut entendre « la province romaine de Syrie » qui comprend le territoire actuel de la Syrie, le Liban et la Palestine (Syria Palestina en latin : Syrie des Philistins en français), soit approximativement le théâtre des opérations de la première croisade.
(5) D'autres sont aux mains de branches du chiisme considérées par les deux califats comme hétérodoxes.
(6) Juste après le prêche d'Urbain II, les assistants qui font vœux de participer à cette expédition fixent une croix de tissu sur leurs vêtements.
Cet acte est appelé le « croisement » ; à la fin du XIIe siècle, ceux qui l'ont accompli prendront le nom de croisés et l'expédition de croisade.
(7) Il en témoigne dans une lettre qu’il adresse aux moines de Vallombreuse citée par Jean Flori (2) : « c’est l’esprit des milites que nous avons sollicité pour qu’ils participent à cette expédition ». Il tentera d’ailleurs à plusieurs reprises de freiner les débordements entraînés par son succès.
* Infographie à partie de : Roman de Godefroi de Bouillon et de Saladin... Manuscrit enluminé sur parchemin (300 feuillets, 40 x 30 cm). Paris, 1337. BnF, Manuscrits (Fr 22495 fol. 69v) - http://classes.bnf.fr/idrisi/pedago/croisades/jerusal.htm.


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